Phase chronique
Par Jacques Emmery, Docteur en médecine générale, vice-président de l’ordre des médecins tarnais.
Ensuite, vient la phase chronique. Les crises d’épilepsie sont moins violentes et leur fréquence diminue. L’enfant se réveille très doucement mais les crises sont toujours peu sensibles aux traitements (on les dit pharmaco-résistantes). C’est à ce stade que se fera l’évaluation des séquelles qui, malheureusement, seront souvent lourdes en particulier sur le plan cognitif, c’est à dire de l’éveil et de la relation avec l’environnement. Il existe aussi un déficit majeur de la mémoire épisodique (ou immédiate). Il s’y associe des troubles du langage souvent très sévères, tant au niveau de la compréhension que de l’expression ainsi que des troubles du comportement avec un syndrome frontal. En effet, les lobes frontaux du cerveau sont le siège du psychisme et leur atteinte réalise le syndrome frontal qui se manifeste par des altérations parfois très importantes de l’humeur et du caractère. Ces troubles cognitifs et comportementaux sont nettement en rapport avec les crises, les patients réalisant des progrès dans les périodes calmes mais les perdant dès que les crises redeviennent plus fréquentes.
A ce stade l’IRM montre alors des lésions cérébrales souvent inexistantes lors du premier examen. Les hippocampes sont atrophiés, expliquant la disparition de la mémoire épisodique. Le cortex cérébral (qui peut être comparé à l’enveloppe du cerveau et dans lequel se passe la plus grande activité psycho-motrice d’une personne) est atteint le plus souvent dans les zones temporales, pariétales (les côtés du cerveau) et frontales. Un examen plus élaboré, la Tomographie par Emission de Positons – TEP – va permettre d’apprécier le degré d’altération de l’activité (hypométabolisme) du cerveau parfois plus étendu que ne le montrent les images IRM.