FIRES et troubles autistiques
Par Lieven Lagae, Neurologie pédiatrique – épilepsie, Président de la Société Européenne de Neurologie Pédiatrique, Editeur en chef du Journal Européen de Neurologie Pédiatrique
L’association entre le FIRES et un comportement autistique est intéressant et reste difficile à comprendre.
La question clé est : est-ce que ce comportement autistique observé chez les enfants atteint du FIRES est très spécifique pour ce syndrôme épileptique ? En effet, de nombreuses épilepsies précoces sont liées à de l’autisme. Par exemple, dans la sclérose tubéreuse, les enfants présentent souvent des spasmes infantiles dans leur première année et développent ensuite un autisme sévère les années qui suivent. On peut penser que cela est le résultat des interférences au niveau du cerveau dans les réseaux du développement de la communication, à cet âge vulnérable. Un comportement autistique est visible dans beaucoup d’autres épilepsies réfractaires, comme dans les syndrômes Lennox Gastaut et Dravet. Il semble donc que l’épilepsie réfractaire soit un facteur de risque dans le développement de traits de caractère autistiques.
Cependant, le FIRES est un cas spécial, puisque la plupart des enfants atteints par ce syndrôme commencent seulement leur épilepsie vers 4-5 ans. A cet âge, nous pouvons penser qu’une communication et des intéractions sociales normales sont déjà bien développées. C’est pourquoi l’apparition d’un autisme est quelque chose de surprenant. Est-ce dû à des changements inflammatoires inexpliqués et encore peu connus dans le FIRES ? Est-ce dû aux spécificités de l’épilepsie (par exemple des crises plus localisées dans le lobe frontal) ? Ou est-ce dû au fait que beaucoup d’enfants touchés par le FIRES ont une épilepsie réfractaire ? Nous ne savons pas encore.